Sortie en décembre 2016
On en parle dans la presse:
Le Carnet et les Instants: https://le-carnet-et-les-instants.net/2017/03/06/querton-t-as-des-nouvelles-de-jpe/
La Nouvelle Gazette:
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J’espère que vous allez en voir de toutes les couleurs avec ces 29 nouvelles pas toujours très catholiques. Il y en a qui relèvent du burlesque, d’autres sont bien noires et sans doute que certaines évoqueront une forme particulière de romantisme, sans noyer le lecteur dans l’eau de rose, du moins je l’espère.
Ce sont des textes écrits dans des contextes bien différents, dans des moments particuliers de la vie et si certains transpirent la souffrance, l’amertume, d’autres font état d’un goût pour absurde qui plonge ses racines dans une forme de rejet des conventions et une insouciance bienfaisante.
Car oui, l’auteur est insouciant et se moque bien de ce qu’on pense de lui. Il vient vers vous parce que depuis des années, il consacre une bonne partie de son temps aux mots, parce qu’il les aime, parce qu’il adore les entrelacer, les assembler, les tricoter.
Puisque vous vouliez des nouvelles de JPé, en voilà, j’espère que vous les trouverez rassurantes.
C’est en tentant de remettre de l’ordre dans des fichiers éparpillés aux quatre coins de l’ordinateur que je me suis surpris à me relire…
À relire des bribes de textes inachevés, d’autres que j’ai trouvés maladroits et que j’ai voulu retravailler, à parcourir des centaines de pages qui m’ont replongé dans le passé. Parfois, douloureusement ; parfois jouissivement.
Partir à la (re-)découverte de ses propres écrits, c’est une démarche intéressante, parfois angoissante, parfois souriante, parce que oui, je suis parvenu à me faire rire, m’arrachant la réflexion que l’auteur de ces lignes que je parcourais était fou. Et le fou, c’est moi !
Certains textes sont très courts, ce sont des contes fugaces, des fulgurances où les états d’âme sécrètent des mots, des phrases que l’auteur a besoin de rédiger, sans autre but que celui d’exister. Puis, après avoir cliqué sur le bouton d’enregistrement la page sommeille, elle ne bonifie pas spontanément. Elle demeure. Elle meurt d’oubli.
Parmi ces 29 (+ 1) nouvelles, certaines sont extraites de romans inachevés, de ces projets dans lesquels on se lance, motivé, fiévreux et que l’on abandonne parfois à tout jamais, sans vraiment savoir pourquoi. On y retrouve assez souvent le thème de l’écriture, celui de la quête d’une reconnaissance après laquelle on court, persuadé que la gloire se trouve dans les rayons d’une bibliothèque, alors que bien souvent on y meurt asphyxié par la poussière, condamné au mépris de nos contemporains.
Il y a longtemps que je n’écris plus que pour le plaisir, remisant les espoirs de fortune là où ils auraient toujours dû rester, dans le monde du rêve.
Ces nouvelles, ce sont quinze années d’écriture, mais aussi quinze ans de ma vie, des années de joie, de bonheur, de changements, de choix, de rencontres, d’amitiés qui se font et se défont, de retrouvailles, de ruptures...
C’est sans doute parce qu’il y a une part d’impudeur dans ce livre que c’est un défi pour moi de vous le proposer…
Merci d’accueillir ce livre sans préjugé.
Et après, si vous le voulez, nous en reparlerons.
Jean-Philippe Querton
Chimères bleues, aphorismes, Cactus Inébranlable éditions, 2015
Squelettes au haras, aphorismes, Cactus Inébranlable éditions, 2014
Les perdants, roman, Cactus Inébranlable éditions, 2013
La Méthadone m’a tué, coécrit avec Giovanna Piras, Témoignage, Cactus Inébranlable éditions, 2013
L’homme à la Chimay bleue, Cactus Inébranlable éditions, 2012
Des capiteuses pensées, Cactus Inébranlable éditions, aphorismes, 2011
Les Trésors de la cuisine du Hainaut, imprimeries provinciales Éditions, 2011
Aphorismes et Terrils, Éditions Par Hasard, 2009
Mortelle Praline, Roman, Éditions Papiers de Lune, Mons, 2007. Réédité par les Éditions Chloé des Lys, 2010
Voulez-vous de mes nouvelles ?, Éditions par hasard, 2005
Pronunciamiento, roman, Éditions Azimuts, 2005
Le Poulet aux Olives, Polar gastronomique, Éditions Chloé des Lys, 2004
À paraître:
Minute d’insolence, aphorismes, Cactus Inébranlable éditions, 2017
Contributions à des recueils de nouvelles:
Crime à l’eau de rose, in Écrits Meurtriers, ARTES, 2013
Joyeuse entrée dans les annales, in Assortiments de crudités, recueil de nouvelles érotiques, Cactus Inébranlable éditions, 2013
Les aphorismes de l’auteur ont été publiés dans les revues La Belle-mère dure, Microbe, El batia moûrt soû, Catarrhe, La Brucellôse, Même Pas peur, Traversées... et sur internet sous l’appellation les Momoqueurs.
Il est le fondateur du mensuel satirique MÊME PAS PEUR et en assure la responsabilité de co-rédacteur en chef.
Extraits:
Maigret s’invite
À Georges Simenon, pour toutes ces heures
de bonheur passées ensemble
— Y a quelqu’un qui vous demande…
Mon laquais puait de la gueule, Il marmonnait
comme un grincheux, ne bougeant pratiquement
pas les lèvres en s’exprimant. Comme si cet exercice
le fatiguait. En réalité, cette obstruction labiale
lui permettait d’atténuer les effets dévastateurs
de ses exhalaisons buccales.
— Je crois que c’est la police ! s’exclama-t-il.
— La police ? lui répondis-je, avec ce sens de
la répartie qui contribuait largement à me rendre
irrésistible aux yeux des femmes lettrées.
— Un type avec un imperméable et une pipe,
c’est forcément un policier, ajouta le domestique,
dans un fulgurant éclair de bon sens.
Comme il était brave et simple le niais cornichon
qui officiait à mon service !
Sa puissance réductrice me soufflait, sa capacité
à s’imbiber de cette pensée dogmatique qui
transforme automatiquement un homme avec
un imperméable et une pipe en policier me sidérait.
— Dois-je le faire entrer ?
Il me tirait de la méditation, me rappelant à tous
mes devoirs. On ne laisse pas la police sur le trottoir.
Une silhouette massive se découpait dans la
lueur du jour.
— Puis-je vous parler quelques instants ? me
demanda le visiteur.
L’homme avait la voix rauque du consommateur
patenté de tabac et, le détail avait échappé à mon
serviteur, il portait un chapeau mou dont il avait
pincé le bord entre le pouce et l’index à mon arrivée.
Son visage ne m’était pas inconnu.
— À qui ai-je l’honneur ? lui demandais-je, lui
rappelant ainsi qu’en matière de civilité, il faisait
preuve de quelques lacunes.
— Désolé. Maigret. Commissaire Maigret. Police
judiciaire, quai des Orfèvres, 36 à Paris.
— Enchanté, lui répondis-je.
Ce nom m’était parfaitement inconnu.
— Puis-je entrer ?
— Je vous en prie.
(...)
Mon premier polar
À Marcel Quinchon, tout droit sorti de mon imagination
Écrire un polar, telle était ma décision et j’allais
m’y tenir.
Tout d’abord, je devais penser au casting.
Un héros, pour commencer.
Il me fallait un premier rôle, une pièce maîtresse.
Je me lançai dans l’inventaire des modèles courants.
Il y avait des flics alcoolos, des flics paranos,
des flics obèses, des flics dépressifs parce que leur
femme s’est barrée avec les enfants, des flics dépressifs
parce que leur femme s’est barrée sans les
enfants, des flics homos, des flics mélancoliques,
des flics paranos, des flics atteints de troubles
compulsifs, des flics gastronomes, des flics nymphomanes,
des flics mélomanes, des flics tueurs et
même snipers, des flics docteurs en psychologie,
des flics informaticiens, des flics médecins, des flics
tenanciers de resto, des flics champions à Questions
pour un champion, des flics d’extrême gauche, des flics
beaufs, des flics dans les trains, dans les gares, dans
les aéroports, dans les ministères, dans les banlieues,
à Las Vegas, à Belleville, à Nice et à Boulogne-sur-
Mer, des flics en costume, des flics en espadrilles,
des flics curés et même des flics nonettes…
Tout avait déjà été inventé.
Tout !
Toutes les races de flics existaient, tous les croisements
avaient déjà été élaborés par une génétique
qui ne craignait pas la batardisation de la race.
Y avait même des flics femmes, noires et juives.
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Dans la catégorie des détectives, certains avaient
même pensé à celui qui se balade avec un crapaud
dans la poche, à celui qui brûle ses livres quand il
traverse une crise de cafard, à celui qui se pique à
l’héroïne, à celui qu’on libère de l’asile psychiatrique
pour mener une enquête...
Que me restait-il ?
Le flic jardinier séropositif ?
Je n’avais pas envie de mettre au monde un
sidéen qui abreuverait les sillons du jardin de son
sang impur.
Le flic diabétique nazillon, genre le mec avec une
tête de betterave et une carte du front national ? Non !
Le flic flamingant qui obligerait nos enfants à
aboyer flamand !
Non, il ressemblerait trop au SS sucré.
Le flic robuste à la barbe rousse, portant la chemise
à carreaux et dégustant d’un geste ample de
la poutine aromatisée au sirop d’érable tout en clavardant
avec sa blonde qui l’a lâché pour aller faire
tourner des ballons sur son nez ?
Le flic aveugle !
Oui, le flic aveugle.
Avec une canne fluo et un chien qui ne s’appellerait
pas Rex.
Pas mal.
(...)
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